Le Centre Wallon de Formation fait peau neuve

Depuis début juillet, Chems Mabrouk, jusqu’alors présidente de la FEF (Fédération des Étudiants Francophones) a rejoint le Centre Wallon de Formation (CWF) de la FGTB Horval. Elle y retrouve Benjamin Demol, également formateur et issu de l’organisation étudiante, et Stéphanie Lejeune, secrétaire du Centre de Formation, pour former une nouvelle équipe moderne, combative et aux convictions inébranlables dans un monde de plus en plus hostile aux positions syndicales.

Ces deux formateurs, titulaires respectivement d’un master en communication politique et d’un master en sciences politiques (plus d’un bachelier en droit et d’un bachelier en sciences politiques qu’ils ont en commun) ont un parcours qui a été marqué par un grand engagement idéologique. En effet, comme représentant étudiant, ils ont tous deux été impliqués dans la lutte pour un enseignement libre, gratuit et de qualité, vecteur d'émancipation et ce peu importe son origine sociale.

A deux, ils composent le CWF ayant pour mission de concevoir des cycles de formations à destination des délégués de la centrale. Ces formations ont pour prétention d’être adaptées à la réalité vécue sur le terrain par les délégués et d’accompagner ceux-ci dans la diversité de leurs missions.

Une fois conçues, les formations sont dispensées aux délégués réunis en groupes comprenant plusieurs entreprises de la même région de sorte à favoriser le dialogue et le partage d'expérience.

Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de former nos délégués pour permettre une continuité de l’action syndicale dans un monde aux risques nouveaux, remettre en question les discours patronaux et unifier les délégués derrière une lutte commune.

En effet, les attaques contre les travailleurs ne cessent de se renouveler et il est important de garder nos délégués avertis des menaces les plus actuelles qui pèsent sur les travailleurs. De nouvelles problématiques s'ajoutent aux luttes déjà bien identifiées comme la protection et le renforcement de la sécurité sociale et du service public, on peut citer la sécurité des travailleurs sur les réseaux sociaux, où chaque acte est scruté par l'employeur, et le recours de plus en plus systématique des patrons aux juges et aux huissiers face aux actions syndicales. Une parfaite connaissance des législations et de leurs interprétations dans le monde du travail est donc nécessaire tant pour protéger nos délégués que pour leur permettre de passer à l'action.

Par ailleurs, les discours à propos des travailleurs, de leurs représentants et de leurs luttes se sont également durcis comme se sont répandus les discours libéraux parmis toutes les couches de la population. Le fameux «TINA» (there is no alternative - il n'y a pas d'alternative), utilisé par les employeurs par exemple pour justifier un recours abusif aux intérimaires, est largement relayé par nos travailleurs. Les formations doivent ainsi également donner aux travailleurs l'occasion de remettre en question ces logiques qui les entourent.

Enfin et de manière plus large, les formations sont le moment où le sentiment d'injustice, heureusement largement répandu parmi les délégués dans une société de plus en plus inégalitaire, peut être transformé en un sentiment militant. Ainsi, c'est parfois à l'occasion de discussion à propos de problématiques simples, que nous, travailleurs, pouvons nous apercevoir de nos points communs et de l'importance de mener une lutte forte et coordonnée face aux propriétaires de nos entreprises. Les formations sont aussi l’occasion de souligner l’aspect international de la lutte et des rapports de forces. C'est quand on se rend compte que nos luttes sont communes et structurent la société qu'il est possible d'en faire un combat de grand ampleur.  Le mouvement syndical a besoin de militants pouvant réfléchir et analyser la société avec une base idéologique forte. Il en va aussi de sa pérennité puisque les militants d’aujourd’hui sont la FGTB de demain.

C'est dans l'optique de mener de telles formations, rigoureuses sur le fond, remettant en question les bases de la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui et préparant les combats de demain que Chems et Benjamin vont travailler. C'est aussi avec enthousiasme qu'ils feront connaissance dès septembre avec les délégués de la centrale Horval.