Le 12 juin: la journée internationale contre le travail des enfants

LE CHOCOLAT SANS TRAVAIL DES ENFANTS A MEILLEUR GOÛT!

2 millions d’enfants travaillent dans la culture du cacao, principalement en Côte d’Ivoire et au Ghana, en Afrique de l’Ouest. Une partie de ces enfants, environ 10.000, y travaillent comme esclaves. Ils viennent des pays voisins et sont vendus par des marchands d’esclaves aux producteurs de cacao en Côte d’Ivoire.

Les grandes multinationales de la filière du cacao gagnent des dizaines de millions d’euros grâce au traitement et à la vente des produits chocolatiers.
Les syndicats en Europe mènent une action pour éliminer le travail des enfants de l’industrie du cacao. Si nous souhaitons insister sur cette problématique aujourd’hui, c’est parce que le 12 juin est la journée internationale contre le travail des enfants.
JOURNÉE D’ACTION OIT LE 12 JUIN
Le 12 juin de chaque année, l’OIT, l’Organisation internationale du Travail des Nations unies, demande une attention particulière pour la cause de tous les enfants qui sont contraints au travail des enfants. Leur nombre s’élève à 168 millions dans le monde entier. Cette année, la journée d’action se déroule sous le slogan: « Non au travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement : une affaire de tous ! »
C’est pourquoi nous, un réseau européen de syndicats – avec la CSC et la FGTB comme participants pour la Belgique, attirons l’attention sur le travail des enfants dans la filière du cacao. En tant que représentants dans l’industrie du cacao et du chocolat, nous voulons que le travail des enfants soit exclu de cette industrie. C’est ce que nous demandons à tous les responsables concernés:
•Les multinationales de la filière du cacao
•Les (gouvernements des) pays où ces enfants travaillent
•Les producteurs de cacao qui emploient ces enfants
Du chocolat sans travail des enfants!
Le travail des enfants n’a pas de place dans un pays décent, dans une chaîne de production correcte, …et certainement dans un bon petit morceau de chocolat. Aidez-nous à éliminer le travail des enfants de l’industrie du chocolat. Achetez du chocolat honnête, sans travail des enfants.
AIDEZ-NOUS À DIFFUSER NOS AFFICHES ET CARTES POSTALES.
Au verso, vous trouverez des informations sur le cacao et sur le réseau européen de syndicats.
Quelques grands et de nombreux petits
Il n’y a que quelques grands joueurs sur le marché du cacao, qui détiennent 80% de la filière. De l’autre bout de la filière se trouvent des milliers de petits producteurs de cacao, avec des plantations petites et familiales. Souvent, les producteurs vivent et travaillent dans des conditions indignes. En général, les conditions de travail et de salaire sont raisonnables dans l’industrie du cacao – mais les travailleurs sont principalement confrontés à une pression de travail élevée, aux mesures d’austérité, au stress, …
Un manque de cacao en 2020?
Comme vous avez pu le lire, l’industrie s’inquiète. D’un côté, la demande de cacao et de produits chocolatiers augmente sans cesse, surtout en Asie. 70% du cacao est produit en Afrique de l’Ouest, où l’on arrive à peine à satisfaire à cette demande croissante. En effet, la culture de cacao ne rapporte pas énormément et les producteurs de cacao (et surtout la génération suivante) choisissent de ne plus cultiver le cacao. Au cours des dernières décennies, il y a trop peu d’investissements dans les plantations de cacao, arbres, … En plus, il y a des problèmes structurels dans de nombreux pays de production africains, ce qui résulte en une situation très instable qui n’offre aucune garantie de (plus de) cacao de bonne qualité à l’avenir. En ce moment, la situation n’est pas encore dramatique, mais elle risque de le devenir si nous n’agissons pas.
Le problème principal est la pauvreté des producteurs de cacao
La plupart des producteurs de cacao africains vivent dans la pauvreté, en raison de plusieurs facteurs: de petites plantations, de l’incertitude sur la propriété des terres, le prix du cacao fluctuant, le manque d’organisation, la productivité parfois basse, le manque d’infrastructure et de routes, … Ces facteurs n’engendrent pas uniquement la pauvreté des producteurs concernés, mais ils sont également la cause des mauvaises conditions de travail, de la malnutrition, le manque d’éducation, et le travail des enfants. Il est dès lors logique que la jeune génération préfère cultiver d’autres cultures ou même quitter la campagne.
Il y a (pas assez de) progrès!
Il ne s’agit pas d’un problème nouveau. De nombreuses actions ont déjà été entreprises. Ainsi, il y a beaucoup de syndicats, d’ONG et d’autres organisations qui mènent des projets dans le Sud. Bon nombre de labels (Fair Trade, UTZ, Rainforest Alliance…) oeuvrent aussi pour le chocolat sans travail des enfant sou pour de meilleures conditions de vie des producteurs et de leur communauté. Mais l’industrie a elle aussi déjà fourni de nombreux efforts. Chaque entreprise soutient des projets qui ne visent non seulement le cacao de meilleure qualité, mais également une amélioration de la vie des producteurs et des communautés locales. Cependant, ce n’est pas suffisant. Les projets actuels visent toujours une plus grande productivité et une meilleure qualité du cacao. Or ce n’est pas la solution du problème de pauvreté. Il faut une meilleure infrastructure, plus de formations, diversification de cultures… mais aussi et surtout un meilleur prix pour les producteurs. Les projets actuels par entreprise ne sont pas en mesure de remédier à ces problèmes. Il faut une collaboration structurelle entre tous les partenaires: les autorités, l’industrie, les organisations des producteurs, les ONG et les syndicats. Le secteur a besoin d’accords structurels et contraignants.
C’est aussi une cause syndicale!
Le réseau européen de l’EFFAT (dont font partie la CSC Alimentation et Services et la FGTB HORVAL) plaide pour une production durable, et ce pour l’ensemble de la filière. Des emplois dignes pour tous les travailleurs, donc pour les collègues ici et pour les travailleurs et les producteurs dans le Sud. Nous invitons nos militants à interroger régulièrement leur employeur à ce sujet. Car personne ne veut que son employeur est également responsable du travail des enfants ou de l’extrême pauvreté des producteurs de cacao. Et même si l’industrie fournit de nombreux efforts, C’est une bonne chose que les syndicats veillent au grain et soutiennent les projets en cours.
L’objectif final est de faire en sorte que les producteurs dans le Sud puissent s’organiser (avec le soutien des syndicats, pourqu’ils puissent, à terme, mieux revendiquer leurs droits).

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