Mapping de production :

Le 29 octobre, des militants de Horval et de FNV occupés dans l’industrie chocolatière se sont réunis pour avoir un échange syndical à propos de leurs entreprises. Un premier pas vers une concertation entre le Nord et le Sud. 

Cette réunion a permis aux délégués de la Belgique et des Pays-Bas de se rencontrer et de discuter des conditions de travail et de rémunération d’application dans le secteur. 

Au niveau européen, ceci est uniquement possible entre militants d’une même entreprise lors du Conseil d’Entreprise européen. Les secrétaires syndicaux les soutiennent en participant aux réunions du groupe pilote du cacao organisées par le syndicat de l’alimentation européen EFFAT et VOICE (association de syndicats et d’ONG s’occupant du cacao durable). 

Cependant, au niveau international aucune concertation structurée n’est prévue, alors que le « monde » du chocolat appartient à une dizaine de multinationales. Nous connaissons tous les produits chocolatiers de Mondelez (Côte d’Or), Barry Callebaut, Ferrero (Kinder), Cargill, … qui remplissent les rayons des supermarchés. Que se cache-t-il derrière cette industrie qui génère des millions ? D’où vient leur cacao ? Combien paient-ils pour leur cacao et quelles sont les conditions de travail dans leurs usines dans le sud ?

Le syndicat néerlandais, FNV, coopère depuis des années avec le syndicat agricole du Ghana, GAWU. Le Ghana est le deuxième plus grand pays producteur de cacao au monde. La première place est occupée par leur voisin, la Côte d’Ivoire. Depuis 2012, la FGTB HORVAL a une convention de partenariat avec le SYNA-CNRA, le syndicat agroalimentaire de la Côte d’Ivoire. Tous ces syndicats (SYNA-CNRA, GAWU, FNV et HORVAL) essaient, au premier lieu, d’enrayer le travail et l’esclavage des enfants dans les plantations de cacao. De plus, ils veulent passer la chaîne du chocolat au crible. 

Plutôt que de prendre la publicité faite par les multinationales pour argent comptant, nous devons nous interroger sur sa véracité. Ainsi, elles se font valoir avec des projets splendides : The Cargill Cocoa Promise, Cocoa Horizons de Barry Callebaut, Cocoa Life de Mondelez, etc. ! De plus, certaines multinationales se targuent des écoles qu’elles construisent dans le sud, mais est-ce véritablement la tâche des entreprises ? Dans leurs projets, elles indiquent également le taux de traçabilité et de durabilité de leur cacao et quels labels sont attachés à leurs produits. Dans quelle mesure toutes ces informations sont-elles fiables?

Tous ces points ont été abordés lors de cette journée. Le but est d’établir un plan (mapping) par entreprise reprenant le nombre de travailleurs : hommes et femmes, groupes de militants, travail informel, pauses, jours libres, jours de congé, absences, jours de travail, fournisseurs, stimulants et motivation des travailleurs, conditions de travail, salaires, la production et le matériel de production, etc. Cela permet aux militants de se renforcer face aux changements que l’entreprise essaie d’implémenter, par exemple dans le cas d’une réorganisation. Une comparaison syndicale peut être réalisée entre le Nord et le Sud et, finalement, également entre les différentes entreprises de l’industrie chocolatière. 

A la fin de l’année dernière, nous avons lancé une pétition “Make Chocolate Fair” avec différentes organisations européennes. Le 2 décembre, à 9 heures, les signatures – plus de 110 000 – seront remises à la fédération patronale européenne, Caobisco, Boulevard Saint-Michel 47, 1040 à Bruxelles. Soyez présents! Prenez contact avec votre section régionale pour convenir des modalités pratiques.

Ci-dessous, nous vous donnons encore un aperçu des revendications :

1) offrir des salaires équitables aux producteurs de cacao et à leurs travailleurs

2) Respecter les droits de l’homme et du travail sur toute la chaîne de production de cacao et s’opposer à l’exploitation des enfants par le travail

3) Améliorer les capacités des producteurs de cacao à réaliser une agriculture durable et diversifiée

4) Adopter une certification indépendante et un système de suivi