La solidarité en Amérique centrale

La garantie de la sécurité alimentaire pour les familles dans le sud constitue un des objectifs des travailleurs de l’industrie alimentaire. Les projets de solidarité avec les pays du Sud sont réalisés grâce à une subsidiation du fonds social de l’industrie alimentaire (le fonds social dépense annuellement un montant à concurrence de 0,05% des salaires)Afin de réaliser cela, Horval élabore des projets avec les ONG Fos et Solsoc qui sont également soutenus par le Ministère de la Coopération au développement (DGD).

Le Ministre de la Coopération au développement a décidé que le nouveau cycle de projet quinquennal commence en 2017. Une délégation de Horval est partie en mission au Nicaragua, Honduras et Salvador pour établir de nouveaux partenariats.

Nous ne pouvons plus vivre sans sucre … Aujourd’hui, notre consommation est composée de produits venant de partout dans le monde (sucre de canne, melon, …) Les bananes et des fruits tropicaux? Saisonniers? Non, nous les consommons durant toute l’année. D’où viennent ces produits et comment sont-ils produits?

Après Haïti, le Nicaragua est le pays le plus pauvre de l’Amérique latine. La moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, ce qui ne couvre qu’une fraction des coûts des besoins essentiels. La plupart d’entre eux n’ont pas d’accès, ou n’ont qu’un accès limité, aux soins de santé, à l’eau et à l’enseignement.

Le pays compte 4 grandes ‘ingenios’ (= entreprises) dans le secteur sucrier. Le nombre total de travailleurs s’élève à 16.755 au sommet de la production.

30% à 60% travaillent à la campagne : préparer la terre, couper la canne,…

40% travaillent dans l’industrie et certains travaillent dans la production d’énergie

6 à 8% travaillent dans l’administration

Si on sait qu’une famille moyenne est constituée de 4 personnes, environ 80.000 personnes dépendent de ces usines pour pouvoir assurer leur subsistance. Un des défis majeurs pour le syndicat est la mécanisation. En effet, chaque machine remplace 120 travailleurs.

Il n’existe pas d’accords sectoriels dans les pays partenaires. A défaut La concertation tripartite (syndicats, employeurs et gouvernement) est très importante. Le salaire minimum y est fixé, par exemple. Jusqu’à présent, il n’existe que des CCT d’entreprise. La loi ne prévoit pas l’élaboration de conventions collectives de travail au niveau sectoriel.

Au Salvador, nous avons entendu la même histoire:

Noë Nerio, qui a commencé lui-même à travailler quand il était encore un enfant, a actuellement une position centrale au sein de CSTA (confédération syndicale de travailleurs sucriers) et s’engage pour le travail digne au sein de l’industrie sucrière :

Améliorer les conditions de travail et de vie

Promouvoir l’embauche collective et pas via la sous-traitance

Promouvoir le dialogue social et la concertation tripartite

Améliorer le système public d’inspection du travail

Plusieurs travailleurs des usines ont témoigné du travail des enfants, du licenciement de délégués, du refus de constituer un syndicat, etc. Après avoir entendu cela, la délégation a participé au forum tripartite de l’industrie sucrière où elle a pu avancer ses revendications en tant que syndicat à la fédération patronale et au Ministre de l’Emploi. Cela s’est passé sous la surveillance d’un délégué de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Le Honduras: un pays marqué par le trafic de drogues et par la formation de bandes. Par conséquent, beaucoup de parents envoient leurs enfants à l’étranger. C’est un pays qui est confronté à un endettement énorme et, en plus, la caisse de la sécurité sociale a été dévalisée par la corruption. C’est un pays qui a introduit les contrats horaires (surtout dans le secteur hôtelier et du fastfood) qui sont accompagnés d’une règle: les travailleurs ne peuvent pas être syndiqués.

Le Honduras est connu pour sa culture bananière. Qui ne connaît pas Chiquita ? Même les enfants connaissent le logo de Chiquita représentant la dame flamboyante portant une coupe à fruits sur la tête. Qu’est-ce qui se cache derrière cette industrie ? L’Europa consomme, l’Amérique latine produit. Afin de donner une voix aux travailleurs dans le sud, une plateforme latino-américaine a été créée à travers le syndicat alimentaire mondial, l’UITA, pour les syndicats des secteurs de melons, bananier et sucrier,… : Colsiba.

L’UITA et Colsiba sont parvenus à conclure un accord-cadre international relatif à la liberté d’association avec les employeurs de Chiquita. Cela signifie que les travailleurs sont libres de s’affilier à un syndicat, que les conditions de travail et de rémunération seront évaluées en permanence et que des négociations collectives auront lieu. Chiquita et ses sous-traitants s’engagent à respecter les conventions de l’OIT. Celle-ci a d’ailleurs contresigné l’accord qui a ultérieurement été élargi par une clause sur la tolérance zéro du harcèlement sexuel.

La lutte s’arrête ici ? Non, pas du tout. Les grands magasins comme Aldi, Carrefour et Lidl vendent les bananes à un prix 7 fois plus cher! Ils négocient les prix les plus bas pour engranger eux-mêmes davantage de bénéfices et ne tiennent pas compte des conditions de travail des ouvriers dans les plantations, comme par exemple l’utilisation de pesticides. Nous, dans les pays du Nord, sommes des syndicalistes mais aussi des consommateurs : voulons-nous soutenir ces pratiques ? C’est la raison pour laquelle les syndicats demandent à l’Union européenne, aux autorités et aux employeurs de payer un prix équitable pour les fruits tropicaux afin d’éviter la pollution de l’environnement et la violation des droits de l’homme.

Pour plus d’infos: visitez le stand HORVAL à ManiFiesta le 19 septembre ou visitez notre site web pour en savoir plus sur nos prochaines activités!

Horval et Fos soutiendront des actions transsectorielles et des actions coordonnées par sous-secteur, où tous les acteurs syndicaux concernés au sein de la plateforme participent activement.