Impact du phénomène climatologique ETA au Honduras: Première lettre d’info USTABH

Le phénomène climatologique ETA s’est formé inopinément dans l’océan Atlantique tout près de Puerto España sur la côte vénézuélienne. Avant d’atteindre la côte nicaraguayenne le mardi, ETA s’était amplifié en un ouragan de niveau 4 avec des coups de vent persistant de 230 km/h. A cause de l’impact des coups de vent sur les côtes de la Mosquitia hondurienne et nicaraguayenne et en général sur l’ensemble de la côte atlantique, plusieurs maisons et cultures ont été détruites. De plus, la houle provoquée par le vent a ravagé plusieurs villages et entreprises de la région, à savoir les communautés Garífuna à Triunfo de la Cruz, dans la région de la Colón et Puerto Lempira.

Une fois arrivé au Nicaragua, ETA s’est tellement affaibli  qu’il a été classifié comme tempête tropicale lorsqu’il a atteint le territoire hondurien le mercredi ; et dans la journée il a atteint la catégorie de dépression tropicale. Ce changement de catégorie a impliqué une force du vent réduite, mais une augmentation des précipitations sur l’ensemble du pays, surtout dans la zone du nord, la côte atlantique, Olancho et Yoro.

Les pluies ont endommagé de façon catastrophique toutes les voies, les forteresses et les régions et le risque de glissements de terrain est important. Par conséquent, bon nombre de communautés dans l’ensemble du pays se retrouvent déconnectées du monde extérieur et subissent des dégâts énormes au niveau de l’infrastructure productive. Le gouvernement de la République est même sur le point de proclamer une catastrophe nationale afin de pouvoir dégager des moyens pour la reconstruction et l’aide aux victimes.

Dans la capitale de la République, on a dû fermer tous les ponts de la rivière Choluteca à cause des’inondations. Au moins 30 glissements de terrain ont été signalés jusque mercredi 23h00. Dans la région du nord, les rivières les plus importantes, la Chamelecon et l’Ulua, sont sorties de leur lit. Par conséquent, les villages Villa Nueva, Potrerillos, Pimienta, La Lima, el Progreso et plusieurs régions de San Pedro Sula ont été dramatiquement inondés.

Selon un rapport[1], le mercredi à 17h00, 724 centres d’accueil ont été mis en place pour 11.584 familles pour un total de 57.920 victimes. Le nombre de personnes hébergées se multipliera de manière exponentielle puisque mercredi soir et jeudi matin plusieurs rivières entourant la vallée de Sula sont sorties de leur lit. Par conséquent, toute la vallée est affectée et des milliers de personnes subissent des dégâts.

Les secteurs des syndicats

Au niveau de l’agriculture:

Selon les rapports rassemblés jeudi matin, toutes les plantations de canne dans la vallée de Sula et Yohoa sont inondées, causant un retard au niveau de la récolte, qui se déroulera d’une manière plus compliquée. Les dégâts dans cette région seront quantifiés quand le niveau d’eau aura baissé, car s’il s’agit uniquement d’inondations, il sera possible de récupérer la canne, mais s’il y a eu un courant qui a emporté la canne, on pourrait considérer  cette entreprise comme perdue. La sucrerie AZUNOSA a été fortement touchée par les inondations. Il faut même un bateau pour accéder aux installations.

Dans le cas des plantations de bananes situées en aval de la vallée d’Aguan et de Sula, on estime que 55.000 hectares du fruit sont affectés et en fonction des dégâts de chaque plantation, cela pourrait mener à une perte partielle ou totale des plantations. Le secteur pourrait donc perdre des millions, ce qui pourrait par conséquent mettre en danger de nombreux emplois.

Le siège social de FESTAGRO à Lima a été inondé et plusieurs leaders et membres du personnel technique ont dû évacuer leur maison suite à l’inondation. La maison du  président de SITIAMASH  a aussi subi des dégâts  à cause de l’inondation.

Au niveau de l’industrie manufacturière:

Plusieurs maquilas ont suspendu leurs activités à cause des inondations. Les plus touchées sont : ZIP calpules, la plupart des maquilas à Villa Nueva et plusieurs maquilas à Choloma. Toutes sont situées dans la vallée de Sula.

FITH a mis ses locaux à la disposition des travailleurs de Villa Nueva, San Manuel, Potrerillos et Pimienta de chaque organisation syndicale. Le siège social CGT à Choloma a aussi ouvert ses portes pour abriter les victimes.

[1] Réseau humanitaire, rapport de la réunion 18h00.