Rapport de l'impact de l'ouragan IOTA sur les secteurs où l'USTABH est actif

L'ouragan IOTA, avant son impact sur les côtes nicaraguayennes, a atteint le niveau de l'ouragan 5, le plus puissant de sa catégorie[1], avec des rafales de plus de 250 kilomètres à l'heure et s’est étendu à de grandes parties du Honduras et du Nicaragua. L'ouragan a causé des précipitations de 200 à 400 millimètres par mètre carré, aggravant les conditions causées par l'ouragan ETA dans le nord du Honduras, sur la côte atlantique, et causant de nouveaux dégâts dans les zones occidentales d'Olancho et de Francisco Morazán.

On estime qu'au total, au moins 4 millions de personnes sont touchées par le passage des ouragans IOTA et ETA. La vallée de Sula est la plus touchée (près de 90% de son territoire). Comme on peut le voir sur le graphique, seules les zones en blanc de San Pedro Sula et Choloma n'ont pas été touchées. Cette situation a été aggravée par le passage de l'ouragan IOTA qui a de nouveau inondé les zones touchées et détruit de multiples routes, ponts et canaux qui avaient déjà été touchés par l'ouragan ETA.

Les principales voies de communication du pays étant touchées, la police nationale a restreint la mobilité depuis le mardi 17 novembre et l’a à nouveau partiellement autorisée le 19 novembre. Pour ces raisons, nous ne disposons toujours pas de données exactes sur l’impact réel, sur le nombre de communautés coupées du monde extérieur, ni sur l'impact sur le logement et l'appareil productif du pays. Par conséquent, les données suivantes sont des estimations et des approximations faites avec les dirigeants syndicaux, au sujet de l’impact sur leurs affiliés selon leurs propres recensements. En même temps, il est important de mentionner que dans certaines régions du pays, il n'y a toujours pas d'électricité ni de signal de téléphone portable, de sorte qu'il n'a pas été possible de recueillir des informations dans ces régions.

Dans le secteur du sucre : on rapporte qu'en raison des dommages causés aux usines et aux plantations de canne, on estime que la production de sucre s’est réduite de 40%. Les usines les plus touchées sont la CAHSA, dont les plantations sont pour la plupart inondées, et AZUNOSA, qui a été inondée pour la deuxième fois, ce qui les a empêchées de commencer le processus aux dates prévues et a retardé le début de la récolte jusqu'en février. On estime que plus de 250 travailleurs des trois usines (CAHSA, Chumbagua et AZUNOSA) ont été directement touchés.

Dans le secteur des boissons : le principal impact sur l'industrie est lié à la difficulté de la distribution qui s'est produite en raison de la destruction de ponts, de routes et de rues. Cela a limité les canaux de distribution et de vente. Au niveau des affiliés touchés, STIBYS fait état d'un total de 208 travailleurs qui sont touchés.

Dans le secteur des bananes : c'est le secteur le plus touché, non seulement au niveau de sa production, mais aussi de ses travailleurs qui ont tout perdu.

Selon le président de SITRATERCO, toute la production de Chiquita dans la vallée de Sula a été perdue. Cela inclut certaines fermes qui se remettaient de l’impact de l’ouragan ETA et qui, avec le nouvel ouragan IOTA, seront perdues. Cette situation représente un risque élevé pour la stabilité de l'emploi des travailleurs de SITRATERCO, mais surtout pour les femmes qui ont travaillé dans la zone d'emballage. Vu qu’il n'y aura pas de travail à court terme, elles risquent de voir leur contrat de travail suspendu. On estime que plus de 2500 travailleurs de ce syndicat ont été touchés.

Dans le cas de Dole, la zone la plus touchée est celle d'Isletas, où les 7 fermes ont été inondées et ont perdu toute leur production. Selon les estimations, 1800 hectares sont détruits. Dans le cas des fermes coyoles 80 hectares ont été déclarés endommagés et 50 d'entre eux sont irrécupérables. Dans les secteurs Tepusteca, Cabosa et autres, l'eau est seulement entrée et sortie des fermes sans provoquer de dégâts importants et elles sont actuellement en production.

Bien qu'aucune victime n'ait été signalée jusqu'à présent dans les syndicats de Dole, les plus touchées sont les travailleuses qui ne pourront pas travailler dans les semaines à venir en raison de la fermeture temporaire de la zone d’emballage. On estime que 240 travailleuses permanentes sont touchées par cette situation.

 

[1] Ouragan de catégorie 5 selon l'échelle de Saffir-Simpson