Burkina Faso

Le Burkina Faso, pays enclavé en Afrique de l’Ouest,  est un des dix pays les moins développés du monde,  se classant 183ème sur 188 au classement du PNUD en 2015. Le pays vit principalement de l’exportation cotonnière et de l’extraction minière. Le secteur rural regroupe 86% de la population active.

Un enjeu majeur au Burkina Faso est de couvrir et de garantir les droits des travailleurs les plus vulnérables comme ceux de l’économie informelle où les femmes sont majoritairement représentées. Pour cela, un système judiciaire efficace, accessible et impartial est indispensable. Les organisations syndicales sont des acteurs clés pour faire respecter ces droits et revendiquer le cadre juridique adéquat. Au Burkina Faso, comme dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, elles sont cependant encore assez fragmentées et divisées et peinent à jouer leur rôle à ce niveau. Dans le secteur de l’agroalimentaire, les principales fédérations professionnelles membres de différentes centrales interprofessionnelles travaillent souvent de façon isolée et détiennent un taux d’affiliation encore très faible (souvent moins de 10%) alors que les conditions de travail de ce secteur sont particulièrement précaires.

C’est pourquoi la FGTB-ABVV HORVAL avec le soutien du Fonds Social de l’Industrie Alimentaire et l’ONG belge Solidarité Socialiste soutiennent, 3 fédérations syndicales du secteur de l’agro-alimentaire au Burkina (la Fédération Nationale des Boulangers et Pâtissiers du Burkina, l’Union des Chauffeurs Routiers du Burkina, le Syndicat National des Travailleurs de l’Environnement, du Tourisme et de l’Hôtellerie). L’objectif au cours des 5 années (2017 – 2021) est de les accompagner pour se renforcer structurellement et institutionnellement et s’organiser en une plateforme des fédérations syndicales de l’agro-alimentaire (POSAA: Platforme des Organisations Syndicales de l'Agro-Alimentaire). L’idée est d’y développer notamment des permanences syndicales qui défendent activement les droits des travailleurs, ce qui consolidera leur assise sociale et leur capacité à augmenter leur taux de syndicalisation. Cette plateforme deviendrait ainsi un acteur fort dans les espaces de concertation concernant les enjeux politiques, ce qui contribue directement à garantir les droits des travailleurs de ce secteur.

Parallèlement, un centre de formation sera mis en place pour renforcer les compétences des 3 fédérations en matière syndicale, mais aussi en matière de protection du travail et de la santé des travailleurs. Par la suite, ce centre aura pour vocation la formation aux métiers du secteur agro-alimentaire. Un accent particulier sera aussi porté d’une part sur la lutte contre le trafic d’enfants vers les plantations de Côte d’Ivoire, au travers d’actions spécifiques auprès des transporteurs routiers, et d’autre part sur l’importance du VIH Sida parmi les travailleurs et travailleuses de ce secteur.