Côte d'Ivoire

Lutte contre le travail des enfants en côte d’ivoire

Horval soutient la lutte contre le travail des enfants dans les plantations de cacao en Afrique francophone.

Lors du Congrès statutaire de la FGTB fédérale en 2010, HORVAL s’était engagée à participer à la lutte contre le travail des enfants dans les plantations de cacao… Aujourd’hui, qu’en est-il ?

A l’heure actuelle, HORVAL mène un projet de coopération syndicale en Côte d’Ivoire (avec l’IFSI/FGTB) et au Burkina Faso (avec l’ONG SOLSOC). Ce projet vise à renforcer le combat contre les pires formes du travail des enfants dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire d’ici 2021. Il lutte aussi contre le trafic des enfants burkinabés à destination des plantations de cacao ivoiriennes. Ce projet fut mis sur pied en 2011, à Accra (Ghana).
 

En Afrique de l’Ouest, les enfants victimes de travail forcé ou de trafic sont des réalités quotidiennes.

La Côte d’Ivoire est le premier pays exportateur de cacao au monde. C’est aussi un des principaux pays faisant recours au travail des enfants dans son secteur agricole et notamment dans les plantations de cacao. Le Burkina Faso, quant à lui, est le premier pays exportateur de main d’œuvre infantile vers la Côte d’Ivoire pour aller y travailler. Plusieurs fois par an, des bus d’enfants débarquent depuis le Burkina Faso en Côte d’Ivoire. Ceux-ci sont transférés vers les champs et plantations ivoiriennes pour de longues années d’esclavage, loin de l’école et de leur famille.

Les syndicats partenaires d’HORVAL et de l’IFSI étaient initialement le SYNA-CNRA en Côte d’Ivoire et l’UCRB au Burkina Faso. Le SYNA-CNRA est devenu la centrale agricole de l’UGTCI, à savoir FEDENASAC (Fédération Nationale des Syndicats du secteur Agricole et Connexes de Côte d’Ivoire) et l’UCRB est un syndicat burkinabé actif dans le secteur des transports routiers. Afin de renforcer le projet, l’ONG SOLSOC suivra l’UCRB à partir de 2017 et nous nous impliquerons, ensemble avec IFSI, la centrale d’alimentation de l’UGTCI, à savoir FENSTIAA (Fédération Nationale des Syndicats des Travailleurs des Industries Alimentaires et assimilés de Côte d’Ivoire). Ensemble, tous ces partenaires veulent constituer un réseau syndical pour lutter contre le travail des enfants dans toute la chaine de cacao, depuis la Côte d’Ivoire jusqu’à la transformation du chocolat en Belgique.

Pourquoi est-ce un combat syndical ? Car, au niveau mondial, les syndicats sont en mesure de pouvoir conscientiser leurs membres (agriculteurs, chauffeurs routiers, parents, etc.) des dangers du travail des enfants et du trafic des enfants. Ils peuvent aussi, au Sud, comme au Nord, faire pression sur le patronat et le gouvernement pour qu’un juste prix soit payé tant pour le travail fourni que pour le produit. Enfin, ce combat syndical est également global : en se battant contre le travail infantile, les syndicats luttent pour le plein emploi des adultes, victimes indirectes du recours à la main d’œuvre infantile. FGTB-HORVAL est parti d’un prérequis, mener un combat syndical pour qu’un juste prix payé à tous les niveaux de la chaine, doit permettre de payer correctement des travailleurs et donc de renvoyer les enfants à l’école, là où est leur place. C‘est la seule condition pour garantir leur avenir à titre individuel, mais aussi le développement collectif de la société ivoirienne et burkinabaise.
Chaque partenaire a un rôle dans ce projet: le syndicat de Côte d’Ivoire conscientisera les agriculteurs et les travailleurs dans les usines locales de transformation du cacao (Barry Callebaut, Nestlé, etc.) sur les dangers du recours à la main d’œuvre infantile ; le syndicat du transport burkinabé sensibilisera les transporteurs de camions pour qu’ils soient vigilants face au transport d’enfants et freinent radicalement ce phénomène; enfin, HORVAL fera un travail syndical en Belgique, dans les entreprises de cacao/ chocolat, en contrôlant la provenance des importations de ces produits. L’objectif serait d’étendre ce réseau aux niveaux européen et international, notamment en renforçant les complémentarités de travail avec l’EFFAT et l’UITA.
Pourquoi est-ce un combat commun ? Car si ce problème existe dans le Sud, c’est parce qu’il est alimenté chez nous : par l’importation des fèves de cacao et la vente/ consommation du chocolat. La priorité des industries et des gouvernements est surtout d’assurer le bon fonctionnement de la chaine d’approvisionnement, ils ferment donc les yeux sur ce phénomène. C’est pourquoi, un contrôle syndical au sein des entreprises de la chaine de cacao est indispensable. Ensemble, nous devons promouvoir “une chaine durable du cacao” sans travail ni trafic des enfants. Le rôle du délégué syndical en Belgique est donc crucial: par son travail syndical dans l’usine ou l’entreprise, lui aussi, il peut participer à la lutte contre le trafic et le travail d’enfants en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso!

Le combat syndical est basé sur la solidarité internationale parce que - il n’y a pas de secret - pour que la logique capitaliste se développe, il faut que l’Homme soit exploité à un ou plusieurs endroits de la chaine de production ; pour le contrer, il n’y a d’autre recette que créer de la solidarité syndicale qui unit les travailleurs du Sud aux travailleurs du Nord pour que partout, le travailleur voie son travail rémunéré au plus juste prix.