Action FGTB Horval contre la livraison des hamburgers McDonald’s par UberEats

Le 4 septembre dernier, la FGTB Horval a mené une action symbolique devant le McDonald’s de la Bourse, à Bruxelles. Celle-ci s’inscrivait dans le mouvement international « Fight For 15 » (pour un salaire minimum de 15$ de l’heure), dans le cadre duquel de nombreuses actions et grèves ont été organisées un peu partout dans le monde.

En Belgique, nous avons souhaité dénoncer les pratiques de McDonald’s. McDonald’s a en effet lancé une phase « test » de livraison de ses hamburgers par UberEats. Pour la FGTB Horval, cela pose problème tant pour le consommateur que pour les travailleurs.

Voyons ce qu’il en est du point de vue du consommateur. Pourquoi McDonald’s choisit-il UberEats plutôt que son propre système de livraison ? Est-ce moins cher ou crée-t-il ainsi la possibilité de rejeter la responsabilité sur le livreur en cas de problème ?

Un exemple: avant, un collaborateur de McDonald’s assurait la livraison à domicile des hamburgers. Si vous tombiez malade après en avoir mangé, la responsabilité incombait (moyennant preuves) à McDonald’s.

Si vous vous faites livrer un hamburger à domicile avec le système actuel, et que vous tombez malade, vous vous adresserez à McDonald’s, qui pourra maintenant dire que le hamburger était parfaitement en ordre quand le livreur est venu le chercher.

Il faut savoir que la durée de conservation d’un hamburger McDo est de… 10 minutes. Passé ce délai, si le hamburger n’est pas vendu, il ne peut plus être consommé et doit être jeté. Il existe en outre tout une série de règles à respecter en matière de sécurité alimentaire en Belgique – et c’est heureux.

En tant que consommateur, vous risquez d’être confronté à des procédures juridiques longues et complexes avant d’obtenir une indemnisation en cas de problème.

Et qu’en est-il en ce qui concerne les livreurs d’UberEats ? En faisant appel à ce système de livraison à domicile, McDonald’s met une pression énorme sur les conditions de travail et de rémunération des travailleurs de l’horeca. Ubereats abuse surtout de jeunes travailleurs qui acceptent ce type d’emploi pour gagner un salaire d’appoint et payer leurs études. Ces jeunes, qui ne sont pas toujours suffisamment informés, doivent être inscrits comme indépendants afin de pouvoir travailler pour UberEats. Ils reçoivent ensuite un montant par prestation.

Nous sommes très préoccupés par la situation de ces livreurs. En réalité, ce sont de faux indépendants, ce qui est punissable en droit belge. Ils sont soumis à des règles imposées par UberEats, sans qu’il n’existe aucune base légale.

Or, ces livreurs (souvent à vélo) s’exposent à des risques importants. Si des clients souffrent d’une grave infection suite à la consommation d’un McMenu et que McDonald’s renvoie la responsabilité vers les livreurs par exemple : que feront-ils ? Sauront-ils se défendre face au bataillon d’avocats de McDonald’s ? Nous ne le pensons pas !

Un appel : en tant que livreurs, concluez une bonne assurance si vous voulez travailler pour des clients en qualité d’indépendant. Ne passez pas par des plateformes telles qu’UberEats pour la livraison de repas à domicile. Il convient de prendre au sérieux la règlementation « HACCP » relative à la sécurité alimentaire.

En tant que consommateurs, renseignez-vous sur les risques quand vous décidez de commander un repas pendant que vous regardez un film à la maison.

Yvan De Jonge

Coordinateur fast-food pour la FGTB Horval