Des ouvriers agricoles sud-africains de Robertson Winery ont fait grève pendant 14 semaines.

Trevor Christians et Karel Swart, Secrétaire général et Président du syndicat sud-africain CSAAWU, témoignent. Voici l’histoire des 200 grévistes qui s’opposent aux salaires indignes et aux conditions de travail pitoyables dans les domaines viticoles sud-africains.

Le syndicat a un rôle beaucoup plus important à assumer que la seule organisation des travailleurs. Des familles entières vivent et travaillent dans les vignobles. Soutenus par le syndicat, ils luttent pour leurs besoins essentiels comme l’eau potable, l’accès aux terrains, la sécurité alimentaire, etc. La situation des travailleurs immigrés est encore pire. Souvent, leurs salaires ou leurs heures supplémentaires restent impayés. S’ils osent défendre leurs droits, on les dénonce et on les expulse. Ces gens, qui cherchent une vie meilleure, sont souvent trompés. Dès lors, le syndicat met tout en œuvre pour les aider à obtenir un permis de séjour afin qu’ils soient reconnus comme des travailleurs à part entière.

Dans de nombreux cas, les vendangeurs ont encore les mêmes conditions de travail et de rémunération que celles à l’époque du régime de l’apartheid ! La liberté d’association n’est toujours pas un droit dont les ouvriers agricoles peuvent bénéficier : les employeurs repoussent consciemment les syndicats et les affiliés syndicaux sont victimes d’actes d’intimidation. Le racisme, la discrimination et les violences de la part de l’employeur sont toujours très fréquents et souvent, les salaires sont si bas que les gens peuvent à peine survivre. La faim, les dettes, la pauvreté et un manque de perspectives d’avenir caractérisent donc encore la vie de nombreux ouvriers agricoles.

Voici une des nombreuses raisons pour lesquelles les travailleurs de Robertson Winery ont fait grève! Ils ne touchaient pas de salaire. Ils pouvaient uniquement compter sur la solidarité de la caisse des grévistes. Ainsi ils ont reçu un colis alimentaire et du lait pour les enfants. Le syndicat alimentaire international UITA a soutenu la grève en fournissant une contribution financière et en lançant une campagne par e-mail, adressée à l’employeur. FOS, dont CSAAWU est un partenaire, a également soutenu cette campagne et a lancé un appel à la solidarité pour soutenir les ouvriers en grève.

Grâce à la pression internationale, un accord a été conclu:

8% d’augmentation salariale (à effet rétroactif jusqu’au début de la grève)

Une prime de fin d’année complète

Pas de représailles à l’égard des grévistes

La solidarité internationale vaut la peine! La lutte de CSAAWU et de ses affiliés continue, ce n’était que le début !