Les 13 et 14 septembre 2016, l’UITA a organisé sa réunion annuelle avec les syndicats du groupe Pepsico.

Les délégations issues de 13 pays se sont réunies dans l’impressionnant centre de congrès à Genève, situé à un jet de pierre du Commissariat International des Réfugiés .

La multinationale (qui compte 263.000 travailleurs au niveau mondial) veut réaliser des économies à concurrence de 5 milliards de dollars dans 4 ans. De ce fait, environ 8000 travailleurs ont déjà perdu leur emploi en 2015.

« Faire mieux avec moins », voilà leur devise. Cela implique entre autres que de nombreux emplois seront supprimés là où on peut encore renforcer l’automatisation. Au sein de Furnes Snack Foods, par exemple, des emplois ont été supprimés, tant pour les employés que pour les ouvriers.

Lors de la réunion, il s’est avéré clairement qu’au niveau mondial, il existe un problème important concernant l’outsourcing, la précarité au travail et les emplois à durée déterminée. Ce type d’occupation existe de plus en plus et elle met en péril les emplois fixes. En effet, les sièges de Pepsico comparent les frais l’un par rapport à l’autre et se font concurrence. Ainsi, ils montent les travailleurs les uns contre les autres et on risque de sombrer dans une spirale descendante.

En Espagne, les centres de distribution ont été fermés et les activités logistiques ont été sous-traitées.

Tant au Brésil qu’en Inde, il est fréquent de sous-traiter 70% voire 100% (!!) du travail à des employeurs externes. Cela affaiblit le contrôle syndical, mais c’est toutefois légal.

Voilà pourquoi, l’UITA a encore une fois souligné l’intérêt de la coopération et de l’échange entre les syndicats. La situation mondiale nous fait conclure que Pepsico, en comparaison avec d’autres géants alimentaires comme Cola, Unilever et Danone, se classe parmi les derniers en ce qui concerne le respect des droits des travailleurs et la reconnaissance d’une représentation syndicale.

Le lancement du travail syndical au Pakistan a entraîné des pratiques que nous connaissons du film «  Daens » : intimidation, menaces et des familles entières prises dans le collimateur. L’exemple le plus navrant est la situation en Inde (le Bengale-Occidental) où 28 travailleurs qui s’étaient syndiqués se retrouvent sans emploi depuis 2013. La raison est simple : ils voulaient se syndiquer.

Après plusieurs tentatives du syndicat international de réintégrer ces travailleurs, Pepsico a fait une proposition. Soit ils étaient disposés à payer une indemnité de rupture de contrat à concurrence de six mois de salaire, soit les 28 travailleurs pouvaient signer un contrat de 3 mois … et ensuite ficher le camp.

Une gifle. Surtout quand on sait que le PDG de Pepsico gagne personnellement un salaire qui correspondra à celui d’un travailleur indien pour … 22.000 ans de travail !!!

C’est vraiment hallucinant. Raison de plus pour continuer la lutte en faveur de ces 28 personnes en menant une campagne qui met Pepsico devant ses responsabilités.

Notre centrale est résolue à mener cette campagne et ne manquera pas de lancer des critiques, aussi en Belgique.