Communiqué de presse : Changement de statut des Aides Familiales ? Une Harmonisation vers le haut ?

La Ministre Greoli (Action sociale) a annoncé de manière très laconique qu’ « elle a dégagé des moyens budgétaires afin de faire passer les aides familiales au statut d’employé au 1er janvier 2019 ».

La FGTB Horval œuvre depuis toujours pour une revalorisation du secteur de l’aide à domicile et plus particulièrement de la fonction d’aide familiale qui deviendra le pivot central de l’assurance autonomie en Wallonie.

La revalorisation de la fonction est une nécessité mais on peut s’interroger sur la manière utilisée par la Ministre.

Tout d’abord, la Ministre a pris cette décision sans aucune concertation avec les interlocuteurs sociaux du secteur. Aucune concertation préalable sur le timing, le montant et les conditions du passage au statut d’employé.

Ensuite, la Ministre, dans sa communication particulièrement succincte (et par mail) aux représentants syndicaux et patronaux du secteur, ne fait aucune mention du montant de cette fameuse enveloppe. C’est en analysant les prévisions budgétaires 2019 de l’AViQ que l’on découvre qu’il s’agit de 3 millions d’euros.

Bien que l’on soutienne cette revalorisation, de nombreuses questions se posent.

Même si une aide familiale « ouvrière » et une aide familiale « employée » ont le même barème et des primes de fin d’année équivalentes, on s’interroge sur les deux aspects qui marquent encore la différence entre les statuts : le salaire garanti en cas de maladie et les congés payés.

Les modalités de calcul du pécule de vacances des ouvriers sont actuellement plus favorables que celui des employés. Il n’est donc pas question pour la FGTB Horval qu’en passant au statut employé, les aides familiales doivent faire le deuil de cet avantage. Il ne serait pas acceptable que les aides familiales dont la Ministre reconnaît le rôle essentiel, « autofinancent » cette revalorisation qui n’aurait donc de revalorisation que le nom.

Personne ne nous contredira lorsque nous affirmons qu’une harmonisation doit toujours être positive et se faire vers le haut.

Cette somme de 3 millions d’euros nous semble donc bien insuffisante pour permettre le maintien de l’avantage « ouvrier » dans le calcul du pécule de vacances et couvrir dans le même temps le différentiel du salaire garanti en cas de maladie (actuellement plus favorable aux employés).

Est-ce donc un effet d’annonce à quelques mois de la fin d’un bilan ministériel qui dans les moments clés n’a pas toujours démontré une vision respectueuse de la concertation sociale ?

Quelle est donc cette revalorisation que souhaite la Ministre ?

La liste de nos interrogations s’allonge de jour en jour et pour le moment, hélas, aucune date de rencontre n’est prévue.

Devrons-nous comme dans le dossier assurance autonomie organiser une journée d’action pour forcer la Ministre à se mettre autour de la table ?