AB INBEV : le grand capital n’écrasera pas les travailleurs !

COMMUNIQUE DU 10.09.20

Informations mensongères, menaces, huissiers… les intimidations du premier groupe brassicole mondial s’intensifient, alors que les revendications des travailleurs sont plus que légitimes : prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la propagation du virus dans l’entreprise et écarter du site de Jupille les deux responsables de la mauvaise gestion du cluster de Covid-19 qui a touché onze travailleurs et envoyé l’un d’entre eux dans le coma.

8ème jour de grève chez AB InBev à Jupille. Jeudi dernier, les travailleurs se sont mis en grève pour protester contre le manque de réactivité de la part de la directrice des ressources humaines et du conseiller en prévention suite à un foyer de contamination au coronavirus dans le département logistique, malgré les demandes pressantes des représentants des travailleurs. La direction n’a pas effectué de tracing. Elle a laissé les personnes qui ont été en contact avec les cas positifs travailler et a fait la démonstration, qu’à ses yeux,  le capital prime sur la santé et la sécurité des travailleurs. Résultat ? Onze personnes contaminées et deux d’entre elles dans un état préoccupant.

Les revendications de la FGTB Horval sont claires et légitimes : la direction doit immédiatement prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la propagation du virus dans l’entreprise et écarter les deux personnes responsables de la sécurité des travailleurs qui n’ont plus la confiance de ces derniers . « On estime que la directrice des ressources humaines et le conseiller en prévention ont commis une faute grave. On ne demande pas leur licenciement, mais qu’ils soient déplacés vers un autre site. La confiance est rompue», explique Patrick Rehan, Secrétaire régional de la FGTB Horval Liège.

Depuis le début de l’action, la direction d’AB InBev intimide les travailleurs afin de les pousser à reprendre le travail. Elle envoie des sms menaçant de les congédier s’ils ne retournent pas travailler ou  insinuant que la grève est terminée alors que ce n’est pas le cas. Des menaces sont également faites à l’encontre des travailleurs temporaires ; on leur fait craindre de ne pas être repris. Il s’agit d’atteintes graves au droit de grève ! De plus, la direction a envoyé un huissier au piquet et lui a communiqué les adresses des travailleurs en grève. La menace d’un huissier qui débarque au domicile est bel et bien présente.

Le mardi 8 septembre, une conciliation a eu lieu. Après 5 heures de discussion, elle a échoué. AB InBev a refusé tout compromis incluant l’écartement des deux responsables le temps de réaliser l’enquête sur les causes de la propagation du virus dans l’usine. D’ailleurs, contrairement à ce que certains insinuent, seuls la FGTB et les représentants de la direction sont restés sur place pour attendre le PV de la réunion.

Un communiqué de presse d’AB InBev publié hier prétend que les grévistes se sont montrés agressifs envers les autres travailleurs de l’usine et empêchent le fonctionnement de la brasserie ! « Nous n'empêchons personne d'entrer, ni camions ni travailleurs. Il y a un piquet de grève qui respecte les mesures sanitaires.", assure Patrick Rehan. Il est temps d’arrêter de propager de fausses informations ! Les travailleurs partent en grève de manière volontaire. Quand AB InBev menace de rompre les contrats des travailleurs, quand les huissiers d’AB InBev remettent des injonctions aux domiciles des travailleurs, qu’en est-il des principes démocratiques ? Qu’en est-il du droit à la grève ? Qu’en est-il du respect des données à caractère personnel ?

Malgré les intimidations, les travailleurs d’AB InBev tiennent bon ! Le mardi, les dépôts de Ans, Jumet et Anderlecht étaient à l’arrêt en solidarité avec leurs camarades. Aujourd’hui, ce sont les brasseries de Louvain et Hoegaarden. Ensemble, on est plus forts ! Ensemble, nous défendons la santé et la sécurité des  travailleurs !