Friesland Campina ferme son entreprise Yoko Cheese à Genk

Début novembre, les travailleurs de Friesland Campina ont appris, par la presse (!), la restructuration prévue par l’entreprise et sa volonté de supprimer environ 1.000 emplois en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Le jeudi 10 décembre 2020, l’entreprise a annoncé la fermeture du site Yoko Cheese à Genk fin 2021. Cela représente une perte de 250 emplois…

La direction de Friesland Campina se cache derrière la crise du coronavirus qui aurait impacté la marge bénéficiaire de l’entreprise, alors que l’entreprise a toujours poursuivi son opérationnalité, comme entreprise alimentaire relevant des secteurs essentiels. « Dans la motivation de sa décision, la direction renvoie également à la crise du coronavirus », réagit Nicole Houbrechts, Secrétaire régionale Horval à Campine-Limbourg. « Or, cela est injuste. Les travailleurs ont travaillé très dur pendant la crise du coronavirus, également pendant les week-ends et après les horaires de jours normaux. »

En réalité, cette fermeture fait partie d’un élargissement d’échelle prévu depuis déjà longtemps. Le site de Genk est trop petit et les activités sont transférées aux Pays-Bas. Le site à Genk n’est donc pas déficitaire, bien au contraire ; en 2019, les bénéfices s’élevaient encore à 4 millions d’euros. Le choix consiste à supprimer 250 emplois afin d’engranger davantage de bénéfices et non pas à réduire les pertes ou à garantir l’avenir de l’entreprise.

Les travailleurs de Yoko Cheese ont appris qu’ils sont sur le point de perdre leur emploi, juste avant la période de fin d’année. C’est encore plus dur à avaler dans cette période difficile d’insécurité, de distanciation sociale et de chômage temporaire, où tout le monde a consenti des efforts supplémentaires. Sauf les actionnaires apparemment.

Suite à cette annonce, Yoko Cheese a fermé ses portes toute la semaine, afin de permettre aux travailleurs de se remettre de leurs émotions et de reprendre le travail en pleine forme la semaine suivante. Quelle compassion de la part de la direction…

Le lundi 14 décembre, une concertation entre la direction et les syndicats a eu lieu. La seule revendication des syndicats était une prime afin d’encourager le personnel concerné à poursuivre le travail. La direction a encore une fois laissé voir son bon côté. « On a demandé une prime d’encouragement de 1.200 euros, comme elle a déjà été payée à Campina Lummen », dit Nicole Houbrechts. « Or, la direction a proposé une prime de 400 euros bruts, dont 30% sur la fiche de paie et 70% lors du départ. Quand nos délégués ont attiré l’attention sur la prime à Lummen, un membre de direction a fait la déclaration maladroite que là il s’agissait d’employés qui représentaient une plus grande valeur ajoutée dans l’entreprise. Un peu plus tard, cette prime a été portée à 450 euros, mais les dégâts étaient déjà trop importants. Cerise sur le gâteau, une production de 99% a été liée à cette prime. Ce taux est déjà difficilement réalisable dans des circonstances normales.

Suite à cette réunion, les travailleurs se sont mis en grève. Vu la période du coronavirus, il leur a été demandé de rester à la maison, plutôt que de s’installer devant les portes de l’usine, à l’exception d’une poignée de personnes. La grève a duré jusqu’au 21 décembre. La direction a fini par céder aux revendications syndicales. Une prime a été prévue pour les ouvriers, conformément aux primes antérieures octroyées aux employés. Actuellement, le personnel a repris le travail et attend ans l’insécurité la suite de la procédure et le plan social.

Pour Horval, il est inacceptable qu’une entreprise fasse sombrer 250 familles dans l’insécurité financière pour engranger davantage de bénéfices en faveur d’une poignée d’actionnaires. La FGTB Horval sera toujours là pour défendre les intérêts des travailleurs !