Industrie alimentaire : Non à l’exploitation des travailleurs ukrainiens

Depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup de questions se sont posées sur la situation des Ukrainiens qui séjournent légalement en Belgique, ou qui y arrivent. L’une des questions concerne l’accès au marché du travail.

En Belgique, comme dans les autres pays de l’UE, plusieurs mesures ont été prises afin d’aider les réfugiés Ukrainiens à retrouver un emploi stable ainsi qu’un semblant de vie normale.

De ce fait, des formations ont été mises en place dans le secteur de l’industrie alimentaire pour leur permettre d’accéder plus facilement à l’emploi.

Cependant, nous constatons que formation ne riment pas toujours avec emploi stable. Nous, la FGTB Horval, défendons l’idée que le trajet de formation décrit par les entreprises ne garantit pas des contrats stables. Si nous devons nous montrer solidaires envers le peuple ukrainien, nous devons privilégier les CDD et CDI plutôt que de recourir aux contrats intérimaires. En effet, il n’y a pas de solidarité là où les personnes sont exploitées.

De l’autre côté, les entreprises disent que ces formations, in fine, donneront droit à des salaires suffisants,  il ne faudrait dès lors pas prendre des initiatives sectorielles plus protectrices.

Naturellement, nous ne sommes pas du même avis, car cette position patronale laisserait place aux abus en ce sens que l’ultra flexibilité deviendra la norme et enrichira davantage les entreprises.

Les réfugiés ukrainiens représentent une main-d’œuvre de qualité pour les entreprises. Accorder un salaire n’est pas suffisant si l’emploi n’est pas stable. D’autres peuples pourraient souffrir de cette situation si rien n’est fait d’ici là. Aujourd’hui, ce sont les Ukrainiens, demain ça pourrait être les Congolais qui fuiront la guerre à l’est du Congo. En situation d’extrême précarité, ces peuples n’ont pas besoin d’avoir des contrats d’intérims qui ne leur offrent aucune stabilité ni perspective d’avenir.

Sans contrat stable et sans accords sectoriels, la solidarité ne restera qu’un simple slogan patronal.