Mobilisation internationale chez Mondelez : les travailleurs en ont marre d’être pressés comme des citrons

Au cours d’une semaine d’action syndicale organisée du 27 au 31 mars les affiliés de l’UITA (Union Internationale des Travailleurs de l’Alimentation), partout dans le monde ont montré leur détermination à défendre les emplois permanents et de qualité chez le géant alimentaire MONDELEZ.  Des actions ont été organisées dans une dizaine de pays  outre la Belgique. Des actions ont été organisées en Australie, Autriche, France, Corée, Lituanie, Norvège, Pakistan, Pologne et aux Etats-Unis. Le lundi 27 mars, l’ensemble des organisations syndicale affiliées à l’UITA, tant en Belgique que dans d’autres pays où la multinationale MONDELEZ est présente ont envoyé un signal très fort et très clair.

En Belgique, la FGTB HORVAL, en front commun,  a organisé une action de grève au sein des sièges belges de Mondelez à Herentals, à Malines et à Namur avec les autres organisations présentes au sein des entreprises. Les syndicats ont revendiqué une sécurité d’emploi renforcée, une vision d’avenir concrète et durable avec plus de respect pour les travailleurs. « Car Mondelez est devenu un monstre à fric qui n’a pour seul objectif que de plaire à ses actionnaires ; toujours plus de dividendes amènent toujours plus de pression et de précarité pour le monde du travail, » affirme Nicole Houbrechts, secrétaire régionale de la FGTB HORVAL Kempen/Limburg. Celle-ci a également appelé que l’action de grève s’inscrivait dans une semaine d’ action mondiale de l’UITA  pour dénoncer l’attitude de la multinationale vis-à-vis de ses travailleurs partout dans le monde. 

Calme, mais déterminé

Du calme et de la détermination, voilà l’atmosphère lundi lors de l’action de grève au site de Mondelez à Herentals. A 1 heure du matin, les travailleurs ont arrêté le travail et se sont rassemblés à l’entrée principale de l’usine de biscuits. Jusqu’à 22 heures lundi soir, ils ont fraternisé et ont mené une action pour dénoncer les pratiques scandaleuses de Mondelez. L’action, s’est déroulée dans TOUS les sièges du groupe MONDELEZ, à HERENTALS qui produit des biscuits (LU, HEUDEBERT,…), à RHISNES (NAMUR) qui fabrique des fromages fondus (PHILADELPHIA), mais aussi au siège social de MALINES. Les travailleurs espèrent que la direction comprendra que c’est un signal fort qui lui a été envoyé.

Oui, les travailleurs en Belgique, à Herentals, à Rhisnes, à Malines sont fâchés. Depuis la création de Mondelez - anciennement Kraft Foods - en 2012, le groupe se comporte comme une banque qui ne cherche qu’une maximalisation des bénéfices et ne respecte plus ses travailleurs. Ceux-ci sont sans cesse confrontés à des restructurations et  à de plus en plus de sous-traitances. Cela ressemble à la période des soldes!  L’entreprise ne respecte pas du tout ses travailleurs  qu’elle n’a de cesse de presser comme des citrons. Les travailleurs sont des produits soldés chez Mondelez !

Sous-traitance

Pour le site de Herentals, la direction a récemment annoncé que les activités  « secondaires » de l’entreprise seront bientôt sous-traitées. Concrètement, il s’agit maintenant des portiers et du personnel de nettoyage, mais les mécaniciens et les techniciens craignent également pour leur emploi. «De par ma propre expérience, je sais comment fonctionnent ces sous-traitances, » précise Nicole Houbrechts. « D’abord il s’agit de petites choses, mais la sous-traitance s’enracine très vite dans la culture d’entreprise. Cette situation risque de faire tache d’huile. »

La sous-traitance n’est pas uniquement problématique pour les travailleurs fixes de Mondelez. En effet, ces firmes de sous-traitance n’ont pas de représentation syndicale. « Nous n’y disposons pas d’interlocuteurs délégués pour ses entreprises de sous-traitance, » souligne Nicole Houbrechts. « Nous ne pouvons donc pas défendre les droits des travailleurs dans ces firmes. Leurs conditions de travail sont souvent moins intéressantes que celles des travailleurs fixes. »

Action internationale

La direction des sièges belges de Mondelez n’est pas la seule visée par l’action orchestrée par UITA. Le siège social aux Etats-Unis n’a pas non plus été épargné. Les directions locales ont peu de pouvoir de décision, les syndicats et les travailleurs s’en rendent bien compte. Pour Mondelez, groupe international, la majorité des décisions se prend aux Etats-Unis. Et dans leur tour d’ivoire, ces représentants du grand capital sont complètement déconnectés de la réalité des travailleurs sur le terrain !

La FGTB HORVAL et l’UITA exigent dès lors de la clarté pour l’avenir. La direction de Mondelez doit établir un plan stratégique  où le respect des travailleurs occupe une place centrale  A l’avenir, nous ne voulons plus de perte d’emplois, la sécurité d’emploi est une exigence ! Les syndicats doivent être impliqués dans les orientations de l’entreprise qui auront des impacts pour les travailleurs. L’action de MONDELEZ est la démonstration que les travailleurs ont besoin de syndicats forts en Belgique, mais aussi au niveau européen et Mondial. Se renforcer et se coordonner, est une nécessité pour les travailleurs. La seule réponse que le monde du travail peut opposer au capitalisme mondialisé, est une INTERNATIONALE SYNDICALE PUISSANTE.

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