Lettre ouverte à la direction Mestdagh : Une année de passée, le malaise reste !!

Ce 25 avril, nous nous sommes rencontrés une ixième fois dans le cadre d’un comité de suivi, qui faisait notamment suite à la conciliation qui s’est tenue il y a quelques semaines.

Nous attendions des réponses précises et des avancées sur plusieurs sujets. Nous avons mis sur la table différentes choses :

  • Notre mécontentement par rapport à la manière dont la formation est mise en place dans les magasins. Nous dénonçons notamment le fait que des formations ne soient pas données, ou partiellement, ou parfois soient données par des seconds pour former leurs propre managers. Depuis quand est‐ce qu’un second forme son propre chef ?
  • Nous avons dénoncé également le fait qu’entre transferts, procédure d’attribution et départs volontaires, c’est quelque fois la grande nébuleuse et tout cela manque de transparence.
  • Nous regrettons également que, pour les gens qui quittent l’entreprise dans le cadre de la restructuration, les documents sociaux ne soient toujours pas remis aux travailleurs et que le décompte de sortie ne soit pas payé dans les délais prévus par la convention. Vos réponses sur le sujet témoignent soit de votre mauvaise foi, soit de votre incompétence.
  • Un autre mécontentement important également est celui relatif au pointage à la minute. En effet, c’était un sujet sur lequel un accord doit être trouvé dans le cadre de la convention et dans la suite de la conciliation. Malgré une contre‐proposition constructive de la part du front commun, vous avez rejeté tout compromis. Votre attitude montre clairement la perception négative et suspicieuse que vous avez des travailleurs !
  • Nous devons également constater que l’intérim, pour lequel vous vous étiez engagés à une réduction drastique, ne diminue pas, que du contraire. La semaine dernière, 814 intérimaires étaient encore recensés au sein de l’entreprise. De qui se moque‐t‐on, là où la CCT 35 n’est pas respectée et les temps partiels demandeurs d’heures, de surcroît ayant rempli leur document, se retrouvent sans amélioration. Vous ne vous posez même pas la question de savoir pourquoi l’intérim ne diminue pas….
  • Nous vous avons également fait remarquer pour la ixième fois le malaise, le mal‐être constatés au sein de vos magasins par les travailleurs en place. En effet, les départs dans les magasins induisent le plus souvent une désorganisation, à devoir pallier au plus pressé, à utiliser abusivement des intérimaires, à modifier sans cesse les horaires, ou à mépriser le personnel en imposant une polyvalence (sans la rémunérer !) alors qu’elle n’est pas encore de mise et que les formations n’ont pas encore eu lieu dans les magasins puisque ceux‐ci ne font pas encore partie des vagues de nouvelle organisation. À ce sujet, nous vous avions proposé de postposer la seconde vague de magasins afin de d’abord stabiliser les choses totalement dans les magasins de la première vague. En pratique, sur le terrain le personnel « crève », là où vous n’avez de cesse de répéter que quand vous visitez les magasins, l’écho qui ressort de la base est que tout va bien. Votre mépris va jusqu’à nous dire que le taux d’absentéisme n’augmente pas, donc c’est que tout va bien !

De deux choses l’une, pour vous, soit les organisations syndicales et leurs représentants sont des menteurs, soit ils sont incompétents. La vérité est tout autre évidemment : les échos que nous portons auprès de vous sont la juste translation de ce que le personnel vit dans les magasins. Sachez que ce genre d’attitude ne peut durer !

Tous les jours, nous entendons sur le terrain la détresse des travailleurs. Si vous ne voulez pas le comprendre et l’entendre lorsque nous organisons des réunions de suivi, et trouver des solutions adéquates, vous le comprendrez peut‐être mieux lorsque des débrayages spontanés dans les magasins auront lieu ! Les travailleurs ne sont‐ils pas en droit d’attendre, d’autant plus dans une restructuration, un professionnalisme, des compétences, un respect des engagements pris de leur direction, là où on leur impose tellement de changements ?

Nous vous avons expliqué que la démotivation était grande, que certains travailleurs devaient opter pour la prise de congés de maladie tellement leur désarroi, leur démotivation et l’épuisement étaient grands. Ce n’est pas en leur demandant de venir travailler en pyjama le dimanche comme vous leur proposez que les choses iront mieux…Stop à l’infantilisation et un peu de respect svp !

Nous pourrions encore citer tant d’exemples remontés au fil des réunions, des dysfonctionnements rencontrés dans les magasins et niés par vous.

Dans 10 jours, il y aura un an que les annonces du licenciement collectif et de la restructuration ont été faites.

Triste anniversaire, puisque depuis lors, on ne peut pas dire que la relance commerciale soit au rendez‐vous, que les travailleurs soient plus heureux au travail malgré vos plans dits « ambitieux » en termes d’organisation du travail, et encore moins que vous ayez le respect minimum qui est dû à des travailleurs qui font la richesse de l’entreprise tous les jours.

Nous comptons « fêter » ce triste anniversaire dignement et faire savoir au grand public ce qu’est « l’après‐restructuration » chez Mestdagh, ce « fleuron wallon » de l’entreprenariat.

Ce que les travailleurs endurent, ce qu’ils subissent au quotidien, si vous n’entendez pas leurs voix dans les réunions de concertation sociale, vous l’entendrez dans la presse. Il ne s’agit nullement de menaces mais d’un mode d’action auquel vous nous contraignez vu le mépris que vous affichez par rapport aux revendications légitimes de vos travailleurs. Les organisations syndicales en front commun couvriront toutes les actions qui pourraient venir de manière spontanée des travailleurs. Vous pourrez ainsi mesurer combien les malaises et le mal‐être sont nombreux et profonds dans votre entreprise.

Vous jouez avec des allumettes, le feu couve. Il sera inutile de rejeter une fois de plus la faute sur vos travailleurs. Du respect, de la considération, l’application de vos engagements, c’est ce que nous demandons ni plus ni moins ! Un employeur averti en vaut deux. Nous sommes évidemment toujours à votre disposition pour trouver des solutions constructives cette fois !