Pour des bons « jobs, jobs, jobs »

Vous connaissez la rengaine du Premier ministre : « jobs, jobs, jobs ». Comme s’il suffisait de répéter un slogan pour qu’il devienne réalité. Mais, Monsieur Michel, les gens ne sont pas dupes de vos formules incantatoires. Ils voient bien ce que sont ces jobs jobs jobs sur le terrain : des jobs en intérim, des jobs à temps partiel, des flexi-jobs.

Pour certains, cela serait « mieux que rien ». Mais Monsieur le Premier ministre : quand les gens doivent payer un loyer et nourrir une famille, mieux que rien, cela ne suffit pas. Quand vous allez chez votre banquier pour un emprunt hypothécaire, voyez-vous, vous pouvez toujours essayer de lui dire : « j’ai un contrat précaire, c’est mieux que rien ! »… il va vous remballer.

Quand vous travaillez sous contrat à durée déterminée, à temps partiel involontaire, avec un bas revenu… vous ne pouvez pas construire votre vie, Monsieur le Premier ministre. Vous ne pouvez pas acheter d’appartement ou de maison. Vous n’osez pas fonder une famille, sans savoir si vous conserverez un revenu suffisant pour que vos enfants vivent décemment.

Quand Charles Michel parle de 60.941 emplois créés en 2016, il « oublie » de dire que 10.200 d’entre eux sont des temps partiels et 11.800 des emplois de saisonniers ou d’intérimaires. Il fait surtout mine de ne pas voir, même pour le surplus, que le taux d’emploi progresse nettement mieux dans les autres pays européens qu’en Belgique. Autrement dit, notre pays profite du contexte international plus favorable et le rôle du gouvernement des droites dans la création d’emplois est nul, voire négatif.

Dans les secteurs de la FGTB Horval, on constate la précarisation du travail au jour le jour. Avec les flexi-jobs dans l’horeca bien sûr, et leur extension, dès janvier, aux boulangeries de l’industrie alimentaire et au commerce alimentaire. Avec la hausse des intérimaires aussi. Certaines entreprises de l’industrie alimentaire comptent ainsi… 40% de travailleurs intérimaires.

La FGTB Horval n’entend évidemment pas rester sans rien faire. Nous allons mettre les patrons face à leurs responsabilités, tant en ce qui concerne les flexi-jobs que l’intérim. Et s’ils ne comprennent pas la concertation, nous leur rappellerons ce qu’est le rapport de forces. La lutte des classes n’a pas disparu.