Karl-Stéphane Kratz : « Notre plus grande victoire ? La réduction du temps de travail avec embauche compensatoire et sans perte de salaire! »

Karl-Stéphane Kratz travaille depuis 14 ans chez Corman, entreprise qui produit du beurre et des matières grasses laitières à Verviers. Il est membre de la délégation syndicale, siège au CPTT et au CE où il représente fièrement ses collègues, depuis 2012. A la veille des élections sociales, le délégué de la FGTB Horval nous présente le bilan de ces quatre années de luttes syndicales avec une mention spéciale à la plus grande victoire de la délégation : la réduction collective du temps de travail !

Karl-Stéphane, que retiens-tu de ces quatre années écoulées ?

On a perpétué le travail qui avait été mis en place chez Corman. Depuis 1996 la FGTB est le seul syndicat représentatif au niveau du collège ouvrier. On a toujours lutté pour pérenniser l’emploi fixe, pour que l’intérim devienne un tremplin vers le CDD et puis le CDI ; qu’il devienne une possibilité d’emploi. On a eu pas mal d’accords, mais la dernière grande victoire qui s’affiche dans la lignée de la FGTB c’est la réduction du temps de travail.

Peux-tu nous raconter une anecdote ?

Quand on a commencé à dire qu’on allait réduire le temps de travail tout en maintenant le salaire et  engager des travailleurs, on nous a ri au nez, on nous a dit que ce ne serait pas possible. Et on s’est rendu compte en faisant nos recherches et lors des négociations que si, ça l’était. La reconnaissance des travailleurs était immense.

Peux-tu nous en dire plus sur cette réduction du temps de travail ?

On est passé d’un système de 37 heures à 36 heures pour les ouvriers. En réalité on travaille 40 heures, mais les travailleurs disposent de 4 heures de récupération par semaine, donc un jour de congé supplémentaire toutes les deux semaines à prendre quand, eux, le souhaitent. Auparavant, ils avaient 18 jours de récupération annuelle ; maintenant ils en disposent de 24 en plus de leurs congés payés.

Notre objectif ? Que les gens disposent de plus de temps pour eux, avec leur famille ou pour leurs loisirs. Le plus dur a été de faire en sorte que les travailleurs maintiennent leur pouvoir d’achat, malgré la diminution des heures. Mais nous y sommes parvenu ! L’embauche compensatoire, elle, a été calculée en fonction des compétences et des contrats déjà existants. Il y a en effet un coût supplémentaire pour le patron, mais dans les entreprises il y a toujours des intérimaires et les travailleurs font des heures supplémentaires. Cela était notre remède.

Quels seront vos combats pour les années à venir ?

Bah… les 35 heures (rires), mais aussi de continuer à faire en sorte que les gens soient dans de bonnes conditions pour travailler, avec une rémunération correcte, une bonne entente dans les ateliers et du temps pour eux.

Quel est votre message pour les travailleurs qui iront voter ? Pourquoi la FGTB ?

Ca fait 24 ans que la FGTB est sur place. Les victoires n’ont été obtenues que par elle seule : les chèques repas, les écochèques, la DKV, la pension deuxième pilier, le passage à 36 heures... Les résultats sont là. J’invite les travailleurs à voter en fonction !