Licenciements chez AB InBev : La FGTB Horval exige que les négociations aient lieu au niveau d’AB InBev Belgium

COMMUNIQUE DU 10/02/2021

La saga AB InBev continue... Hier, le numéro 1 brassicole mondial a annoncé la suppression de 87 emplois sur 760 sur le site de Jupille : 29 contrats à durée indéterminée et 58 contrats temporaires. La production de la Stella Artois, assumée par la brasserie liégeoise en support de Leuven et destinée à l’export, va lui être retirée. Parmi les arguments avancés par la direction figure « les nombreuses interruptions de travail » du site. Si des travailleurs décident de se mettre en grève c’est bien parce qu’il y a des problèmes et que le management n’est pas étranger au climat qui peut exister dans l’entreprise.

Il y a 3 raisons qui motiveraient la décision du groupe. La première concerne la capacité de « se préparer à la croissance soutenue » des ventes de Stella et d’ « assurer une gestion continue et plus durable de l’approvisionnement ». A cela nous répondons que le site de Jupille a toutes les capacités de répondre à l’augmentation du volume de production. D’ailleurs la production de Stella pour l’exportation aux Etats-Unis avait été transférée à Jupille en 2016 pour répondre à la demande croissante. En effet, InBev Belgique a investi près de 50 millions d’euros et créer plus de 50 emplois. 5 ans plus tard, avec un changement de direction sur le site de Jupille, ces emplois sont supprimés… Quelle belle partie de ping pong au détriment des travailleurs… Enfin, il est important de rappeler que l’entreprise bénéficie de subsides de la Région wallonne qui garantissent un volume d’emplois. Que va faire la Région Wallonne : continuer à soutenir financièrement une multinationale qui encaisse des subsides et qui menace de délocaliser des activités vers d’autres régions ?

Dans son communiqué, la direction d’AB InBev évoque le manque de dialogue social et le nombre de grèves et d’arrêts de travail élevé. De quel modèle de concertation parle-t-on quand les travailleurs apprennent par la presse que leurs emplois sont menacés ? Concernant les arrêts de travail, la FGTB Horval, au travers de son Secrétaire régional de Liège, Patrick Rehan, relativise. Pour les années 2018 et 2019, les jours de grève peuvent être comptés sur les doigts d’une main. Pour 2020, tout le monde s’en souviendra... Il y a effectivement eu un conflit long et difficile qui s’inscrivait dans l’insuffisante protection des travailleurs par l’entreprise. Aujourd’hui encore, le management de l’entreprise ne se remet pas en cause et préfère rejeter la faute sur les travailleurs et les syndicats irresponsables. C’est si facile…

Troisième argument avancé : " La popularité croissante de la Stella motive AB InBev à aller plus loin et à produire localement.", à se rapprocher donc de son lieu de consommation. AB InBev deviendrait le porte-drapeau environnementaliste dans le secteur de la bière. Qui peut le croire ?

Pour la FGTB Horval derrière cette décision se cache la ligne politique d’AB InBev : plus de flexibilité, plus de rentabilité, des syndicats oui, pour autant qu’ils ne remettent pas en question le fonctionnement de l’entreprise. Dans le cas contraire, cette énorme machine s’attaque aux syndicats qui osent défendre les droits des travailleurs. Cette politique n’est pas propre à Jupille ; elle existe dans d’autres pays, notamment en Amérique latine.

Patrick Rehan – FGTB Horval exige que tout plan de restructuration, que ce soit pour un site ou pour un département, soit négocié au niveau d’AB InBev Belgium.