L’industrie de la frite surgelée : la sécurité des travailleurs en question
Le 3 mars dernier était diffusée l’émission #Investigation sur la RTBF. Le thème : l’industrie de la frite surgelée en Belgique et ses conséquences sur les conditions de travail. Il s’avère que les riches « patatiers » essayent tant bien que mal de camoufler un environnement de travail sorti tout droit d’un roman de Zola…
Clarebout, Mydibel, Lutosa, Ecofrost : ce sont les quatre mastodontes belges de la production et de la vente de produits surgelés à base de pommes de terre. La Belgique est d’ailleurs le leader mondial en la matière, avec un chiffre d’affaires total de plus de trois milliards d’euros. Mais que cachent réellement les dessous de cette industrie très lucrative qui symbolise notre pays à travers le monde ?
L’industrie de la frite ferait tout simplement partie des secteurs les plus dangereux pour les travailleurs et les plus propices aux accidents de travail. Depuis plusieurs années, les accidents se succèdent et se comptent par milliers : l’émission rapporte 2800 accidents entre 2015 et 2019 dans toutes les usines du pays.
L’émission a particulièrement mis en lumière la situation désastreuse et inacceptable de l’usine du groupe Clarebout, leader du marché européen, à Warneton en Wallonie picarde. L’entreprise, où les accidents de travail sont fréquents, a fait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires. Deux travailleurs français ont même trouvé la mort, sans que Clarebout ne soit mis en cause. Et ne parlons même pas des différentes infractions en terme de protection de l’environnement.
Depuis longtemps, la FGTB Horval Wapi condamne fermement ce manque flagrant et évident de sécurité pour les travailleurs du secteur et déplore qu’aucune action ne soit menée par les autorités compétentes. La Région wallonne soutient d’ailleurs ces entreprises très activement. La Région, son administration, ses ministres, vont-ils encore attendre longtemps pour sortir du bois ? Il est intolérable que les dépenses publiques soutiennent des entreprises telles que Clarebout à Warneton, dont le siège est situé à Niewkerke en Flandre, qui ne respectent pas la sécurité de ses travailleurs, alors que ces derniers sont ceux qui ont véritablement besoin d’aide…
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