Indexation des salaires et pouvoir d’achat

Avec l’arrivée de 2022, de nombreuses commissions paritaires sont concernées par une indexation automatique des salaires de leurs travailleurs. Cette indexation, souvent faussement considérée comme une augmentation salariale, enchante chaque année de nombreux travailleurs. Mais quel est réellement son impact sur notre pouvoir achat ? Retour sur ce mécanisme essentiel.

L’indexation des salaires, c’est quoi ?

Pour comprendre l’indexation, il faut d’abord se pencher sur un phénomène économique qui s’appelle l’inflation. Dans une économie de marché, les prix des biens et services varient en fonction de différents critères, ils peuvent diminuer ou augmenter. Lorsque l’on observe une augmentation globale des prix, et pas uniquement de certains biens et services en particulier, on parle d’inflation.

En Belgique, en réaction à ce phénomène, les organisations syndicales ont négocié un principe d’indexation : une augmentation/adaptation automatique des salaires qui compense à un moment donné la perte de pouvoir d’achat occasionnée par l’inflation.

Auparavant, le calcul de l’indexation prenait en compte l’ensemble des biens et services qui faisaient diminuer le pouvoir d’achat des travailleurs. Mais par la suite, le calcul de l’indexation a été modifié par l’introduction de l’indice santé qui exclut certains produits du panier de la ménagère, comme le tabac, les boissons alcoolisées ou le carburant.

Aujourd’hui, il existe donc un différentiel entre l’inflation réelle et l’indexation telle qu’elle est appliquée sur les salaires. En d’autres termes, l’indexation ne compense plus entièrement l’inflation, et par conséquent le pouvoir d’achat des travailleurs en est affaibli.

Supprimer l’indexation ?

Il n’est évidemment pas question de supprimer l’indexation, bien au contraire. Ce mécanisme est indispensable pour que les ménages belges puissent faire face au coût croissant de la vie et ainsi préserver leur pouvoir d’achat.

En revanche, nous exigeons que les organisations syndicales puissent librement négocier les salaires des travailleurs pour combler la différence qu’il existe entre la valeur de l’indexation et l’inflation qui est plus élevée.

Réformer la loi de 96

Pour obtenir cette liberté de négociation, une seule solution : réformer la loi de 96 sur la norme salariale qui bloque l’augmentation des salaires des travailleurs. La loi de 96 contribue à l’appauvrissement des travailleurs en empêchant des négociations libres qui permettraient de compenser l’indexation.

En 2022, mobilisons-nous pour de réelles avancées salariales et un meilleur pouvoir d’achat. La première étape : signer la pétition officielle lancée en front commun syndical (FGTB-CSC-CGSLB). Si nous atteignons 25.000 signatures, le sujet devra faire l’objet d’une discussion par les députés à la Chambre des Représentants.