Sauvetage de 8 mineurs exploités dans une sucrerie

Les dirigeants de la Coopérative ‘Primero de Septiembre’ demandaient 25 Bs pour la nourriture alors que les coupeurs de canne à sucre ne gagnent que 38 Bs par tonne de canne récoltée.

Six enfants et deux adolescents, qui ont été exploités dans les camps de canne à sucre de la communauté de Arrozales (de la coopérative ‘Primero de Septiembre’, dans la municipalité de Bermejo, Tarija) ont été sauvés dans une opération conjointe suite à la plainte déposée par la Fédération des Coupeurs de canne à sucre, au sujet de crimes possibles, de traite et  de trafic d’êtres humains et de violation des droits.

Le 17 novembre, une opération de sauvetage de la Force spéciale contre la criminalité (FELCC), du Ministère du Travail, de la Protection de l’Enfance de Bermejo et de la Centrale régionale des ouvriers (COR) a sauvé quatre filles et deux garçons. Selon un communiqué du Bureau du Médiateur national, quatre travailleurs adultes et deux adolescents sont également concernés.

Face à la plainte de la Fédération des Coupeurs de canne à sucre, la déléguée du Médiateur national de Tarija, Carola Romero, a rendu visite aux travailleurs de la Coopérative ‘Primero de Septiembre’.

Une des irrégularités est le fait que les travailleurs devaient payer 25 bolivianos pour la nourriture alors qu’ils ne gagnaient que 38 bolivianos par tonne de canne récoltée. "Ce montant est inférieur à ce qui avait été convenu par la Fédération des Coupeurs de canne à sucre", a ajouté Romero.

Selon le décret suprême 20250, ces irrégularités au niveau du paiement du salaire sont interprétées comme une forme de sous-traitance qui est interdite par la Loi en ce qui concerne l'embauche de travailleurs.

« En fin de compte, les coupeurs de canne à sucre étaient endettés et ils n’avaient pas d’autre choix que de continuer à travailler dans des conditions de travail pénibles», a précisé Romero, qui a expliqué que cette situation avait été vérifiée et confirmée par le chef régional du Ministère du Travail à Bermejo, Juan Pablo Galván, pendant l'opération menée à la suite de la plainte de la délégation du Médiateur.

À l'heure actuelle, les mineurs sont sous la surveillance de la Protection de l’Enfance, qui déterminera s'il existe des preuves de violences sexuelles dont deux filles auraient été victime.

Les travailleurs sauvés ont passé la nuit dans la Fédération des Coupeurs de canne à sucre et attendent de faire une déclaration et la décision du Ministère du Travail.

Les représentants du réseau nouvellement créé contre la traite des êtres humains de Bermejo ont annoncé qu'ils feront un suivi spécifique de ce cas pour faire en sorte qu’une sanction adéquate y soit liée et pour créer un précédent afin d’empêcher que ces irrégularités se répètent. Ils demanderont également au Procureur d'agir d’urgence.