CONFEDERATION SYNDICALE BURKINABE (CSB): DECLARATION LIMINAIRE A LA CONFERENCE DE PRESSE SUR LE LICENCIEMENT DE 18 TRAVAILLEURS A L’HOTEL « LA PALMERAIE »

En décembre 2014, les propriétaires de la chaine hôtelière SOPATEL ont décidé de nommer mademoiselle Larborda en qualité de directrice générale de l’hôtel « la Palmeraie ».  Très tôt,  les travailleurs comprirent les tenants et les aboutissants de cette nomination, à savoir « casser du travailleurs ».

 

Cette serveuse de bar (métier par lequel, elle a commencé sa carrière au Burkina Faso), propulsée par on ne sait quel magie gestionnaire d’hôtel et qui a échoué successivement à ce poste dans trois hôtels de la place pour traitement inhumain des travailleurs, allait démontrer toute son savoir faire dans ce domaine à la palmeraie et pour preuves : Mlle Laborda s’est vite illustrée dans des pratiques de harcèlements moraux quotidiens envers les travailleurs,  par des humiliations diverses, des exigences et une organisation du travail contraire au code du travail et le refus de l’élection des délégués du personnel comme le stipule la loi.  A ces comportements esclavagistes Mlle Laborda allait aussi démontrer son caractère raciste en demandant aux cuisiniers de servir des repas recyclés aux clients noirs de l’hôtel et non aux blancs.

Dans ces conditions, les travailleurs observèrent un premier arrêt de travail afin d’exiger la fin des harcèlements, l’organisation des élections des délégués du personnel et la non discrimination des noirs dans le service de repas.

Suite à cet arrêt de travail, les travailleurs obtinrent l’élection des délégués du personnel, mais c’était sans compter avec  la haine de Madame la directrice envers eux. Elle refusa toute collaboration avec les délégués et se mit à sévir en se basant sur un frauduleux règlement intérieur, établi par un avocat en opposition flagrante avec les prescriptions du code du travail. Cette pratique fut dénoncée par l’inspection du travail à laquelle avait recours les travailleurs, tellement les sanctions et les harcèlements fusaient. Tenez-vous bien, en l’espace de six mois, Mlle Laborda distribua plus de 100 lettres d’explication, prononça 6 mises à pied qui furent presque toutes réfutées par l’inspection du travail. Contraint, six (06) travailleurs à la démission car le traumatisme était tel qu’ils commençaient à perdre la raison et tout ça, pour un personnel de quarante travailleurs.

C’est lasse de ce climat de terreur, que les travailleurs décidèrent d’un arrêt de travail de 10 mn afin d’exiger de la directrice le respect de leur dignité comme le stipule la loi et la mise en conformité du règlement intérieur. Suite à cet arrêt de travail, les travailleurs déposèrent un préavis de grève pour la journée du 12 Février 2016, pour les mêmes doléances et pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Des conditions de travail qui se sont dégradés sous Laborda, au point que les travailleurs devaient laver le linge et le repasser à la main et nettoyer les toilettes sans eau de javel ni aucun désinfectant.

Suite au dépôt du préavis de grève, dix huit (18) travailleurs reçurent des lettres de licenciement ( y compris deux délégués du personnel) pour faute lourde eu égard à l’arrêt de travail qu’ils ont observé.

Voilà messieurs et mesdames les journalistes, les conditions de travail dans lesquelles exerçaient les travailleurs de la palmeraie jusqu’au licenciement de certains d’entre eux. Des conditions de travail aux antipodes de la législation du travail mises en place par une esclavagiste et une raciste qui est allée jusqu’à réfuter à une de ses employée le droit d’allaiter son enfant, à une employée de bénéficier d’une autorisation exceptionnelle pour assister aux obsèques d’un ascendant direct se voit attribuée une mise à pied de 08 jours avec retenue de salaire alors le code du travail  prévoit ses autorisations spéciales et à certains des certificats médicaux.

Cette attitude de mépris à l’égard de notre législation du travail et des travailleurs ne s’est pas faite hélas sans hélas sans la complicité de certains nationaux dont le PCA, Mr Sawadogo Emmanuel cadre à Coris Bank, Roamba Tarkaye Administrateur à la SOPATEL dont le PDG Idrissa NASSA est aussi le propriétaire de la chaine hôtelière SOPATEL.

Nous ne sommes pas dupes car la nomination de Mlle Laborda n’avait qu’un seul but, pousser les travailleurs à la révolte pour mieux se séparer d’eux. Notre analyse tient du fait, que « la Palmeraie » existe depuis 2004 et que les mêmes travailleurs ont exercé sous des directeurs successifs sans connaître ces affres. Le dernier directeur a même été promu comme DAF à l’hôtel SILMANDE qui appartient aussi à la chaîne hôtelière SOPATEL, d’où la présence des délégués de ce hôtel à nos côtés en signe de solidarité

Mais pour cette fois ces « apprentis casseurs de travailleurs »  paieront le prix fort,  car la législation du travail est de notre côté et nous nous  battrons avec l’appui du mouvement syndical national et international pour que nos camarades soient réhabilités dans leurs droits.

Nous demandons purement et simplement la réintégration des travailleurs licenciés qui n’ont fait qu’exercer les droits qui leurs sont reconnus, l’arrêt des traitements inhumains et dégradants à leur égard et le respect de la législation du travail de notre pays.