Menace de licenciement abusif du camarade Luis Samán, dirigeant syndical de BACKUS (AB InBev) au Pérou

Le 20 novembre, Luis Samán Cuenca, secrétaire général du syndicat de BACKUS (Syndicat National des Ouvriers de l’Union des Brasseries Péruviennes Backus et Johnson), filiale péruvienne d’AB InBev, a été menacé pour la 3ème fois par recommandé de l’entreprise d’être licencié pour cause d’«injures qui touchent à l’honneur et à la bonne réputation de l’entreprise». La criminalisation du mouvement syndical se poursuit.

Au début de la pandémie du Covid-19, Luis Samán a dénoncé le manque de protection de la santé des travailleurs chez AB InBev au Pérou. Ces manquements ont entrainé la mort de 5 travailleurs et l’infection de centaines de travailleurs au niveau national. La réponse de la multinationale? Menacer de licencier le syndicaliste ! « Cette action d’AB InBev est antidémocratique et viole le droit à la liberté syndicale et à la défense des droits des travailleurs. AB InBev, à travers ses actions, continue la persécution et la criminalisation de l’action syndicale, qu’elle a commencé en 2018 », explique Luis Samán. En effet, en 2018 AB InBev a dénoncé le secrétaire général du syndicat au parquet, l’accusant faussement d’inciter et de promouvoir l’apologie du terrorisme dans les usines d’AB InBev. Les derniers faits ont fait l’objet d’une plainte à l’OIT et d’actions de solidarité des travailleurs d’AB InBev en Belgique et ailleurs.

Il va de soi que les menaces de licenciement du secrétaire général du syndicat sont intrinsèquement liées à son activité syndicale. La FGTB Horval condamne cette criminalisation de l’action syndicale. Luis Saman était dans l’obligation, en tant que représentant des travailleurs, de relayer les inquiétudes des travailleurs par rapport à la gestion de la crise sanitaire, surtout puisque leur santé était en danger. Après les atteintes aux libertés fondamentales des travailleurs  d’AB InBev à Jupille et de ceux au Pérou, la FGTB Horval ne peut que s’inquiéter des dérives du plus grand groupe brassicole mondial qui n’hésite pas à envoyer les huissiers pour intimider les travailleurs et leurs familles, mettre fin à la grève, menacer les travailleurs de licenciement et la liste est longue… Casser la voix des travailleurs semble être la stratégie globale de la multinationale.

La FGTB Horval, en tant que syndicat compétent pour l’industrie agro-alimentaire, demande à AB InBev de revenir sur sa décision. Un courrier a été envoyé à la maison-mère en Belgique.