Une concurrence loyale au marché du sucre européen et mondial?

Chaque année, une délégation FGTB-HORVAL participe au congrès annuel de l’industrie du sucre organisée par EFFAT (Fédération Européenne des Syndicats de l’Alimentation, de l’Agriculture et du Tourisme) et le CEFS (Comité Européen des Fabricants de Sucre). La FGTB-HORVAL est en effet majoritaire au sein des deux groupes de producteurs de sucre que compte encore la Belgique : la Raffinerie Tirlemontoise, qui fait partie du groupe allemand Südzucker, et le groupe belge Iscal Sugar.

Cette année, ce sont Tangui CORNU, co-président et responsable de l’industrie alimentaire, Grégory PLATEAU de la section Wallonie-Picardie où se trouve la raffinerie ISCAL SUGAR, Philippe HUBIN, le délégué principal sur le site de Wanze de la Raffinerie Tirlemontoise, et Charlotte HAUTEKEUR, collaboratrice du service étude, qui représentaient la FGTB- HORVAL à la conférence du sucre.

La fin des quotas et après ?

Le dossier épineux sur la non-reconduction du système  européen des quotas de sucre après 2017 était à nouveau à l’ordre du jour. Bien que le système de quotas visait à réguler le volume de production du sucre européen et garantissait aux producteurs de sucre européens un prix deux fois plus élevé que celui du marché mondial, les dirigeants européens ont fait le choix irrévocable de poursuivre la libéralisation du secteur du sucre.

En choisissant la libéralisation, l’Union européenne fait le choix de ne plus poursuivre une politique défensive alors que les plus grands producteurs de sucre au monde bénéficient de subventions gouvernementales. Le Brésil accorde d’importantes subventions à l’expansion et au renouvellement de la production de sucre de canne et investit également dans la transformation du sucre en éthanol. l’Inde subventionne depuis longtemps l’exportation de millions de tonnes de sucre de canne et octroie des prêts sans intérêts. La réglementation européenne en matière de salaires et de conditions de travail mais aussi en ce qui concerne l’environnement, les pesticides et la sécurité alimentaire est bien plus sévère que celle de nos concurrents. C’est à l’Europe qu’il incombe d’imposer les mêmes règles aux pays qui exportent vers l’Europe.

Depuis l’annonce du projet de réforme, le prix du sucre européen n’a cessé de diminuer. En janvier 2013, la moyenne du prix du sucre européen s’élevait encore à 738 euros la tonne et en novembre 2015, le prix du sucre européen ne valait plus que 423 euros la tonne. La Commission européenne prévoit que le prix européen du sucre devrait être de 408 euros la tonne de sucre en 2017. Si ces prévisions devaient se confirmer, cela voudrait dire que l’on se rapproche du prix du marché mondial qui depuis 2012 s’élève à 400 euros la tonne de sucre.

La baisse continue du prix du sucre risque d’entraîner un grand nombre de fermetures d’usine et de licenciements, compte tenu du fait que le prix du sucre européen a atteint son niveau le plus bas en dix ans. Dès lors, il est important que la Commission Européenne réfléchit à la façon de garantir la stabilité et la rentabilité de la production et de la transformation de la betterave après 2017.